En plein cœur du XIX° siècle, Jean-Ange Galetti, auteur d’une Histoire de la Corse bien connue rappelle que Pasquale de Paoli disait « l’Egypte de la Corse » lorsque parlant du terroir de Castifau, il louait sa fertilité. Cette image doit servir de guide pour comprendre l’organisation du territoire et les traces qui subsistent de l’activité céréalière. Terrasses, enclos, délimitation des « prese » (le terroir se trouve divisé en deux parties matérialisées par un mur de pierre afin de mettre en jachère l’une des deux une fois par an) doivent se lire comme les éléments du livre des labeurs des habitants de Castifau au même titre que les aires à blé (aghje) et les constructions rurales (pagliaghji et casette). Les aires à blé reconnaissables à leur forme arrondie délimitée par un cercle de pierres, i baroni servait à battre les blés, le promeneur y retrouve parfois u tribbiu, une grosse pierre arrondie que tiraient les boeufs afin d’écraser les gerbes de blé…Pagliaghji et casette désignaient des petits bâtiments ruraux disséminés dans la campagne. Ils servaient aussi bien au stockage temporaire de la paille, des denrées récoltées que d’abri pour les paysans. A propos de A Piana, un historien rapporte : « L’une des plaines alluviales formées par le Tartagine, située à environ trois kilomètres du village a donné naissance à une sorte de hameau composé de « casette » et de pailliers, occupant une bonne aprtie de la population de Castifau pendant la moisson », Vivas, Jean-Pierre, Structures agraires et vie paysanne dans un village corse, Castifau au XIX° siècle, p.6 (u figliulinu di Ziu Pepe Colombani, e Piazze). Jusqu’aux années 1970, a Piana offrait un paysage très caractéristiques de pagliaghj montés en pierres de rivières surmontés par des toits en terrasse
Pour en savoir plus :
- Vivas, Jean-Pierre, Structures agraires et vie paysanne dans un village corse, Castifao au XIX° siècle, Université d’Aix en Provence, 1972, p.6 (u figliulinu di Ziu Pepe Colombani, e Piazze)
- Aghja et pagliaghj aux Margaritaghj(Castifau)